Les zecs sont en colère contre le gouvernement

morly
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Les dirigeants de la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs (FQGZ) et le Réseau Zec sont déçus et préoccupés face au projet de loi 97, visant la réforme du régime forestier du Québec.

L’inquiétude de ces organisations est que le ministère des Ressources naturelles et des Forêts ne tient absolument pas compte de leur réalité sur le territoire.

« Le Réseau Zec représente un des plus grands réseaux d’économie sociale axé sur l’environnement. Les activités sur ces 48 000 kilomètres carrés de territoire entraînent des retombées économiques directes de près de 300 millions de dollars et soutiennent plus de 4000 emplois dans les régions du Québec », peut-on lire dans le communiqué émis par l’organisation.

L’ensemble des organismes sans but lucratif délégataires de la gestion des zones d’exploitation contrôlées par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs joue un rôle important.

« Ces organisations assurent la réalisation de leur mission de conservation et de mise en valeur de la faune et d’accès équitable au territoire. Les revenus générés par la chasse, la pêche et le récréotourisme sont entièrement réinvestis dans notre mission », d’expliquer les responsables.

Pour eux, le projet de loi leur fait peur parce que, disent-ils, « nous n’avons pas l’impression que nous aurons notre juste place, ni dans la planification de l’aménagement du territoire ni dans l’harmonisation des usages ».

Pour le président de la FQGZ, Guillaume Ouellet, son organisation n’obtient aucune reconnaissance de la part des gestionnaires de la forêt.

« Il y a encore des incertitudes quant à la classification des zecs dans les différentes zones où leur vocation de multiusage pourrait être morcelée au profit des zones où l’aménagement forestier serait prioritaire. Malheureusement, notre crainte est que la perception que la faune est une contrainte à l’aménagement se perpétue. »

Sentiment de trahison

D’autres organismes de la faune ont réagi de façon très négative au projet.

Pour la Fédération des pourvoiries du Québec, ce projet de loi prouve hors de tout doute que l’existence des pourvoiries en forêt n’est pas considérée comme assez importante pour la ministre des Ressources naturelles et des Forêts Maïté Blanchette Vézina.

« Ce projet de loi fait complètement abstraction de l’existence et du rôle fondamental des pourvoiries dans le tissu économique et territorial du Québec, peut-on lire dans le communiqué qui expose leur réaction. Le projet de loi ne contient aucune reconnaissance ni même une simple mention des pourvoiries, malgré les demandes répétées à cet effet. Il n’y a aucun mécanisme clair pour assurer leur prise en compte dans la planification forestière ni aucune garantie de maintien de leurs activités dans un contexte de profonde transformation. »

Le président-directeur général de la Fédération, Dominic Dugré, rappelle que « le gouvernement parle d’aménagement durable, mais oublie des acteurs de première ligne que sont les pourvoyeurs, qui aménagent, entretiennent et protègent nos forêts publiques depuis des décennies ».

LA FÉDÉCP DÉNONCE ELLE AUSSI

La modernisation du régime forestier inquiète grandement les dirigeants de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs. Pour eux, le projet « confère trop de pouvoir à l’industrie forestière, sans réflexion pour une gestion faunique et les multiples usagers ».

Dans leur prise de position concernant le projet de loi 97, les dirigeants vont encore plus loin dans leur déclaration.

« Résultant de consultations hermétiques excluant plusieurs utilisateurs de la forêt, dont les acteurs fauniques, ce projet introduit de nouvelles mesures de zonage et de gestion forestière, qui soulèvent des préoccupations importantes pour les utilisateurs fauniques, c’est-à-dire les chasseurs, pêcheurs et adeptes de plein air, qui fréquentent le territoire forestier. Cette proposition de loi risque d’aggraver, entre autres, l’exclusion des utilisateurs fauniques du processus de gestion des forêts publiques, de limiter leur accès au territoire, d’accélérer la dégradation des habitats fauniques et de compromettre la vitalité économique de la chasse, de la pêche et du plein air en région. »

DU DÉJÀ VU

Prochainement, un colloque sur le sujet se tiendra à Chicoutimi. Les gens du monde de la faune ne doivent pas fonder de grands espoirs sur cette rencontre.

Il y a une trentaine d’années, j’ai assisté au Colloque Forêt-Faune qui se tenait à Jonquière. Dès le début de la présentation, les fonctionnaires responsables de l’évènement ont affiché sur l’écran la valeur financière des activités des forestiers et celle du monde de la faune. Il était facile de comprendre que l’on voulait démontrer que les activités forestières étaient beaucoup plus rentables. La même chose risque de se reproduire à Chicoutimi.

Le gouvernement incite les pourvoyeurs à opérer des territoires pour permettre la chasse et la pêche en forêt, au même titre que le font les zecs et même les réserves fauniques. Mais ces gens qui s’investissent dans tout ce qu’ils font n’ont rien à dire sur ce qui se passe sur leurs territoires en termes de coupes, même en temps de chasse. J’ai vécu l’expérience alors que durant une semaine de chasse chez un pourvoyeur au nord de Forestville des bûcheuses ont travaillé jour et nuit pour raser la forêt sur une montagne au bord du lac et récolter leur bois, sans aucun respect pour nous qui étions là pour chasser. Le territoire était devenu un désert.



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