Les «burn lines», une tendance TikTok qui incite les jeunes femmes à se laisser brûler la peau pour obtenir des marques de bronzage, inquiète les dermatologues, alors qu’elle augmente grandement le risque de cancer de la peau.
«Je n’ai pas mis de crème solaire, j’ai attrapé un énorme coup de soleil, mais au moins, j’ai des marques de bronzage», peut-on lire sur de nombreuses publications majoritairement faites par de jeunes femmes sur le réseau social.
Dermatologue spécialisé en cancer de la peau au CHU de Québec, le Dr Joël Claveau sonne toutefois l’alarme car le risque de développer un mélanome, une forme très grave et potentiellement mortelle de cancer de la peau, est décuplé.
«C’est à déconseiller fortement. Les coups de soleil en bas âge sont les pires parce que le cancer de la peau, c’est comme la cigarette, on accumule les dommages avec les années et, par la suite, c’est comme une loterie», explique l’expert.
«Dans le cas présent, la tendance touche surtout les jeunes femmes de 15 à 30 ans, et c’est démontré épidémiologiquement que ces coups de soleil là, à cet âge-là, sont les pires pour développer le cancer à 40 ou 50 ans», a-t-il poursuivi.
En augmentation, même si c’est évitable
Depuis 1994, le taux d’incidence du mélanome augmente 2% par année, ce qui représente la deuxième augmentation générale en importance des incidences chez les femmes, selon ce que rapporte l’Association canadienne de dermatologie.
Selon la Société canadienne du cancer, on estimait environ à 4800 le nombre de nouveaux cas chez les femmes au Canada en 2024, dont une partie non négligeable concernait de jeunes femmes.
Il ne s’agit toutefois pas de la seule tendance dangereuse dans ce style, alors que plusieurs suggèrent plutôt de se couvrir d’huile d’olive afin de brûler davantage, ou bien de se faire des «sun tattoos», soit des tatouages faits par des coups de soleil.
«Il faut se méfier des tendances qu’on peut voir sur les réseaux sociaux parce que ça peut devenir dangereux. L’an passé, des influenceurs recommandaient de ne pas mettre de crème solaire en disant que c’est nocif pour la peau, quand c’est très bien démontré que c’est faux.»
Pas très vendeur
Le dermatologue d’expérience explique toutefois que ce n’est pas très vendeur de parler de cancer auprès des jeunes qui ne se sentent pas vraiment concernés.
«Il faut plutôt leur parler de vieillissement prématuré de la peau pour les convaincre d’être prudents ou leur dire que, s’ils font ça pour être beaux ou belles, ce ne sera pas payant à long terme.»
Il a également tenu à rappeler que le but n’est pas d’instaurer un climat de peur, mais plutôt de sensibiliser aux dangers que peuvent entraîner les coups de soleil.
«On ne dit pas aux gens de ne pas sortir, bien au contraire, on dit seulement d’être prudent. On met de l’écran solaire le matin, avant de sortir, et dans la journée, mais le but, ce n’est pas d’empêcher les gens de vivre», a-t-il conclu.
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