À Blainville, face à l’agrandissement de l’entreprise Stablex, une question s’impose: pourquoi le gouvernement du Québec refuse-t-il d’écouter ses citoyens malgré les risques environnementaux et sanitaires majeurs associés à l’enfouissement massif de déchets toxiques? La réponse est ancrée dans une réalité économique lourde de conséquences: le Québec est devenu dépendant des marchés financiers pour assurer son fonctionnement. Cette dépendance modifie subtilement les priorités politiques, faisant passer la protection des citoyens derrière l’impératif de rassurer les investisseurs.
Endettement
Depuis des décennies, le Québec accumule des dettes pour financer ses infrastructures et ses services publics. Pour continuer de faire des emprunts à des taux avantageux, il doit apparaître comme un territoire «stable» et «business-friendly». Toute instabilité, toute contestation prolongée risquerait de ternir cette image auprès des agences de notation et des marchés financiers. Dans ce contexte, des entreprises comme Stablex – malgré leur dangerosité avérée pour l’environnement et la santé publique – deviennent des «actifs économiques» aux yeux du gouvernement. Stablex, filiale d’une multinationale américaine, symbolise la continuité des affaires et la confiance des investisseurs étrangers. Protéger Stablex devient ainsi une stratégie implicite pour protéger l’accès du Québec aux capitaux internationaux. C’est cette logique qui a mené à l’imposition de la loi 93 sous bâillon: une loi taillée sur mesure pour Stablex, qui a été adoptée sans véritable débat public, sans évaluation environnementale rigoureuse, et contre la volonté des citoyens. Quel spectacle honteux. Au lieu de défendre sa population, le gouvernement déroule le tapis rouge à une entreprise privée étrangère, s’excusant presque de ne pas agir encore plus vite pour faciliter son expansion. Il donne en cadeau des terres publiques, contourne ses propres règles, réduit au silence ceux qui protestent, et sacrifie des écosystèmes essentiels. Ce n’est pas une maladresse administrative. C’est un choix politique délibéré: entre protéger les citoyens et protéger les profits d’une multinationale, le gouvernement du Québec a choisi l’entreprise.
Trahison
En gouvernant comme des courtiers en investissement, nos élus ont trahi leur mandat fondamental: protéger le territoire, l’eau, la santé de leur population. Le cas de Stablex n’est pas un incident isolé. Il est le symptôme d’une gouvernance gangrenée par une obsession de l’image économique au détriment du bien commun. Quand l’endettement devient une méthode de gouvernance, et que la priorité est donnée à la satisfaction des marchés financiers plutôt qu’à la protection des droits fondamentaux, les citoyens deviennent les variables d’ajustement d’un système déshumanisé. Il est encore temps d’inverser cette dérive. Il est temps de rappeler que dans une véritable démocratie, la voix du peuple doit primer sur la voix de l’argent. Car un gouvernement qui s’incline devant une entreprise toxique n’est plus un gardien de l’intérêt public: c’est un gestionnaire de faillite écologique.
Martine Isabelle
Citoyenne de Blainville
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